La quête d'Alim

Ellipsons ces quelques moments en famille, et arrivons au moment du départ du bateau, avec à bord mes oncles et tantes, mes 11 cousines et 6 cousins. Oui, à part ma mère, j'ai une famille de lapins.

Le début du voyage se déroule sans problèmes, à part quelques monstres marins trop curieux, qai éloigné avec un poisson magique. Malheureusement, je n'ai plus de nouvelles de lui, je crois qu'il a été mangé. Paix à son âme.

Mais tout ça, le voyage calme et tout, c'était avant l'attaque des Abominables Hommes Noirs et Gluants (AHNG pour les intimes).

Nous venions d'arriver en Crête, et nous nous apprêtions à visiter le palais de Cnossos. J'avais les boules, parce que ce palais, c'est le lieu de départ du labyrinthe, et donc aussi l'habitat du premier minotaure.
“Et bien alors mon chou, on s'inquiète ?”
Ma grand-mère, toujours aussi attentionné, prenait des selfies avec une fresque antique.

“Ne t'inquiètes pas, si le labyrinthe s'ouvre sous tes pieds, je te ramènerais! Je suis au moins aussi forte que cette emmerdeuse de Pasiphaé!”
Et oui, chez nous, l'orgueil est génétique…
Le palais était en ruines depuis longtemps, mais au moins c'était de très belles ruines, le marbre blanc étincelant sous la lumière crue. Il s'étendait sur plusieurs étages, et même détruit, il paraissait encore labyrinthique.

La visite se déroulait tout à fait bien, même si la vision de harpies habillées en touristes était quelque peu choquante. D'ailleurs, il y avait beaucoup de monstres ici… Avec mon intelligence et ma vivacité habituelle, je me disait que découvrir ce qu'ils faisaient. C'était une idée merveilleuse, envoyer un espion et découvrir les plans de l'ennemi !

Malheureusement, alors que je réfléchissait à tout ça, un groupe de touriste se tourna vers moi. Je me dis un instant qu'ils admiraient mon corps sublimes, mais d'habitude, les admirateurs ne se couvrent pas de gelée noire et visqueuse. Avant d'avoir pu dire ouf, une quinzaine d'AHNG s'étaient tournés vers moi. Je dis donc ce que je faisais de mieux (après la sculpture et la drague): je courrais.

Être poursuivi par une horde de flan périmé n'était déjà pas le must, alors si en plus ils étaient vu des mortels… C'était une sacré pagaille. Pour pouvoir courir tranquillement, je sautais dans l'étage inférieur, interdit au public. Encore une idée lumineuse. Jusqu'à ce que je tombe sur tout les monstres que j'avais croisé.

Ils étaient apparemment en formation, vu que le minotaure expliquait, avec moult vagissement, comment étriper un demi-dieu. Et ils avaient l'air franchement mécontents que je les interrompent.

Merde.

Je ne suis pas bon au combat, mais les diversions, c'est mon truc. Je sortais donc de mon sac ma dernière création: des souris mécaniques portant une odeur de demi-dieux concentrée (au camp, on cours encore après le voleur de chaussettes et autres sous-vêtements… Je suis trop fort!).

Alors là, tout de suite, les monstres se sont désintéressés de moi. Je m'écartais juste à temps pour les laisser passer dans le tunnel. Et j'assistais alors à une des scènes les plus incroyable que j'ai jamais vu: des monstres s'entretuants avec des gélatines anglaises noires, le tout en se désintéressant complètement de moi. Pour compléter la scène, mes souris d'argile courraient autour des jambes des monstres, répandant l'appétissant fumet qui les rendait fous.

Je dois avouer que sur ce coup là, j'étais assez fier de moi.

En attendant la fin du massacre, j'animais une sculpture de manticore, en pierre cette fois. Son dard, certifié 100% empoisonné, me permettrais d'achever les monstres restants.

Je jetais un coup d'œil dans le couloir. Les gélatines étaient toutes mortes, mais les monstres survivants se tordaient à terre.

Je m'approchais et frissonais. À chaque griffure des AHNG, du noir se répandait dans le corps des monstres. Les tissus abandonnés par les monstres morts étaient déjà possédés par la substance. Je demandais à la manticore de ramasser un bout de tissu infecté, que je mettais précautionneusement dans une jarre. Je demanderais à mamie si elle connaissait ça.

Éprouvé, je contournais les monstres à terre et remontais à la surface, où ma chère aïeule calmait les touristes à coup de brume et me cherchais, inquiète.

Quand elle me vit, elle se précipita étonnamment vite pour son âge.
“Oh! Alim! Je suis si heureuse de te voir! Je me suis fait un sang d'encre quand ces touristes se sont mis à parler de monstres et que je ne te trouvais pas…”
Elle parlait avec le débit d'une mitrailleuse, et j'eus beaucoup de mal à la calmer. En elle se fut enfin tue, je lui racontais toute l'histoire, y compris cette pseudo quête de mes deux.

Elle soupira.
"Tu n'aurais pas du quitter les autres… J'ai un mauvais pressentiment à ce sujet. Tu devrais aller les rejoindre, tu sais au moins où ils sont ?"
Je soupirais à min tour et cherchais un masque au fond de mon sac. Ce masque, enchanté avec l'aide de ma grand-mère, me permettait de communiquer avec Misky. Je vous disais bien qu'il était multifonctions.

“Ah bah c'est pas trop tôt! fit une petite voix dans ma tête. Figure toi que pseudos demi-dieux à la noix m'ont oubliés ! J'ai été obligé d'aller dans la soute de l'avion pour les suivres, si bien que j'ai pas pu agir quand ils se sont fait attaquer! Maintenant, il y a 2 blessées, et peut-être même une troisième dans un groupe parti avant!”

Oups, trop tard… Mamie avait raison, j'aurais du aller avec eux, ils ne peuvent rien faire sans moi… Et peut-être aussi que j'aurais moins de sueurs froides à chaque fois que je vois un monstre quand je serais bien entouré.

J'enlevais le masque et prévenais ma grand-mère des événements quelques peu fâcheux qu'il y avait eu avec les autres.

Après un instant de réflexion, elle me pris la main.
“Je n'aime pas y aller depuis que Pasiphaé en est la maîtresse, mais on est dans un cas d'urgence! En tant que mortelle, je peux te guider dans le labirynthe!”

Et malgré mes moults protestations, elle m'emmena auprès des autres.

/La suite au prochain épisode, le temps que j'écrive !/